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Application de l’article 102 : « une solution dépassée » selon l’opposition »

L’appel lancé par le chef d’état-major de l’ANP, Ahmed Gaid Salah, à l’application de l’article 102 de la Constitution est vite critiqué par les différents acteurs politiques et hommes de loi.

 
En effet, l’initiative surprenante du premier responsable de la grande muette, est perçue comme une diversion et une manœuvre pour sauver le système. « L’article 102 est dépassé par les évènements. Le mouvement populaire réclame le départ du système et la mise en place d’une transition démocratique », affirme l’avocat, Mustapha Bouchachi.
C’est ce que pense aussi, Me Mokrane Aït Larbi. « L’application de l’article 102 de la Constitution ne règlera pas la crise. Elle aurait pu avoir un sens avant l’avènement du mouvement populaire pacifique comme il avait été demandé par l’opposition. Aujourd’hui, la crise est politique et appelle une solution politique », affirme Mokrane Ait Larbi, dans un texte publié sur sa page Facebook.
Selon lui, la mise en œuvre de cette disposition constitutionnelle signifie « le maintien du même pouvoir et du gouvernement Bedoui contre la volonté populaire ».

« Un coup d’Etat »

De côté des partis politiques, la réponse aussi est cinglante. Pour le RCD, le chef d’état-major de l’ANP « tente de perpétrer un coup d’Etat contre le peuple ». « Gaid Salah tente un coup d’Etat contre la volonté populaire. Cet homme est partie prenante de nos malheurs, il ne peut aucunement être la solution. Il ne s’agit plus pour eux de sauver le soldat Bouteflika, mais d’organiser le sauvetage du « régiment » », explique Yacine Aissiouen, chargé de communication du parti sur sa page Facebook.
Et d’ajouter : « Ceux qui se sont rendus complices, par leur trahison légendaire, auront à répondre de leurs actes ignobles devant le tribunal de l’histoire. Ils veulent une passation de consignes à l’intérieur du même système, nous exigeons une transition démocratique qui pose les fondations de l’Algérie nouvelle ».
Dans un communiqué rendu public, le FFS fait pratiquement la même analyse. « C’est une grave atteinte à la dignité du citoyen. Encore une fois le pouvoir Algérien par le biais du chef d’état-major de l’armé provoque et se joue de la volonté populaire », note le premier secrétaire du parti, Hakim Belhacel.
« L’option de l’application de l’article 102 de la constitution n’est pas la solution demandée par le peuple Algérien, l’armé vise à étouffer le mouvement populaire, et permettre au système de se pérenniser », ajoute le FFS, précisant cette solution ne répond pas aux revendications des Algériens.
« Décevoir le peuple c’est provoquer des incertitudes très grave, c’est provoquer le chaos programmé pour l’Algérie », note encore le FFS.

Poursuivre la mobilisation

Ayant tenue une réunion extraordinaire, le bureau exécutif du MSP abonde aussi dans le même sens. Pour cette formation islamiste, « se limiter seulement à l’article 102 ne permettra pas la réalisation des réformes et de la transition démocratique ainsi que l’organisation des élections transparentes ».
« De ce fait, le MSP estime qu’il est nécessaire que l’institution militaire se contente d’accompagner le processus en vue d’arriver à une solution politique et un consensus national afin de préserver le caractère républicain de l’Etat. Nous insistons aussi sur la nécessité de prendre des mesures supplémentaires pour satisfaire les revendications du peuple dans le cas où l’article 102 est appliqué », lit-on dans un communiqué de ce parti.
Pour le MSP, « il faut aussi prendre en considération les propositions de l’opposition avant la déclaration de la vacance du poste du président de la République : désignation d’un chef de gouvernement et son staff après acceptation de l’opposition et du mouvement populaire ; Institution de l’instance indépendante d’organisation des élections et révision de la loi électorale ; la promulgation rapide des décrets libérant l’activité politique et consacrant la liberté de la justice ainsi que la protection des richesses du pays ».
Le MSP appelle, dans la foulée, à la poursuite de la mobilisation populaire pacifique jusqu’à la satisfaction des revendications du peuple.

« Emprisonner l’idéal populaire »

Très présent sur le terrain et sur les médias, l’ancien député du FFS, Djamel Zenati qualifie même l’article « 102 de bouffée d’oxygène pour le système ». « L’option « article 102 » est loin de constituer la solution ni même un début de solution. Elle vise à emprisonner l’idéal populaire dans une procédure dont l’unique objet est de permettre au système de se régénérer. Il s’agit bel et bien d’un piège. Il consiste à sacrifier Bouteflika pour sauver tout le reste », lance-t-il.

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