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Apaisement : « les demi-mesures » du pouvoir

Y a t-il une réelle volonté de pouvoir d’aller vers des mesures d’apaisement ? Pas dans les faits en tout cas. Car, jusqu’à présent, le pouvoir souffle le chaud et le froid. On réprime et on condamne d’un côté et on libère et on gracie de l’autre.

En effet, comme ce fut le cas en janvier dernier, les tenants du pouvoir ont, selon différentes procédures, remis en liberté plusieurs activistes et acteurs du Hirak, dont des leaders à l’image de Karim Tabbou, Samir Benlarbi et Amira Bouraoui.

Ces derniers ont bénéficié, à la fin de la semaine dernière, d’une liberté provisoire et doivent, cependant, attendre leurs procès qui seront programmés ultérieurement. D’autres activistes, jugés définitivement, ont bénéficié, pour leur part d’une grâce présidentielle.

Ils ont quitté les prisons à la veille de la célébration de la fête de l’indépendance coïncidant avec le 5 juillet de chaque année. Ce lundi, treize autres activistes du mouvement populaire ont bénéficié de relaxe à Bouira, après avoir été placés en détention quelques jours auparavant.

S’agit d’un bon signe ? Il ne faut pas trop se réjouir. Et pour cause, des détenus d’opinion continuent toujours de peupler les geôles un peu partout dans le pays. Ils se comptent par dizaines.

Khaled Drareni : un étrange maintien en détention      

Il y a parmi eu un journaliste, arrêté alors qu’il assurait la couverture d’une marche du mouvement populaire à Alger. Il s’agit de Khaled Drareni qui vient boucler ses trois mois de détention.

Contre toute attente, le directeur du journal électronique, Casbah Tribune et correspondant de TV5, a été maintenu en détention provisoire. Une étrange décision. Alors que ses codétenus, en l’occurrence Samir Benlarbi et Slimane Hamitouche, arrêtés avec lui et poursuivis dans le même dossier que lui, ont été libérés, lui a été exclu de cette mesure judiciaire. Une véritable ségrégation, a dénoncé par l’avocat Abdelghani Badi.

« La défense est étonnée ; Comment se fait-il que dans le cadre d’un même dossier- un dossier vide et qui ne mérite pas des poursuites contre les concernés- Khaled Drareni soit traité de cette manière ? Comment se fait-il que le journaliste, qui été sous contrôle judiciaire avant que la chambre d’accusation ne le place sous mandat de dépôt, soit maintenu en détention ? », s’indigne-t-il, devant des journalistes jeudi dernier, en apprenant que Khaled Drareni n’a pas été libéré.  

Ce n’est que ce démanche que son dossier a été envoyé à la chambre correctionnelle qui doit programmer son procès. Mais il n’est pas le seul. Le général à la retraite et candidat à la candidature à la présidentielle annulée du 18 avril 2019, Ali Ghediri est aussi gardé en prison pendant plus d’une année en violation même de la loi concernant la détention provisoire. Même scénario aussi pour Rachid Nekkaz qui reste aussi incarcéré sans jugement depuis plusieurs mois.

La répression s’accentue 

Outre ces libérations sélectives, le pouvoir en place accentue également la répression des militants et activistes du Hirak. Depuis plusieurs semaines, des militants et des organisations de défense des droits de l’homme alertent sur une traque sans précédent des activistes, poursuivis en raison de leur activité sur les réseaux sociaux. Des personnes ayant participé à des rassemblements et des marches sont aussi arrêtées, poursuivies et condamnées à des peines d’emprisonnement allant, dans certains cas, jusqu’à 18 mois de prison.    

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