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Amnesty International: « depuis deux ans, les militants du hirak ont fait face aux méthodes répressives du pouvoir »

© INTERLIGNES |33e vendredi de manifestations a Alger

Au moins 73 personnes ont été la cible d’arrestations arbitraires, de poursuites et, dans certains cas, de lourdes peines de prison fondées sur des dispositions du Code pénal formulées en termes vagues : « atteinte » à la sécurité nationale ou à l’intérêt national, « outrage » envers des fonctionnaires et « incitation » à un attroupement non armé au cours des deux dernières années a indiqué l’organisation non gouvernementale Amnesty International dans un rapport rendu public ce lundi, 22 février.

A l’occasion du deuxième anniversaire du hirak, Amnesty International a dressé un tableau noir sur la situation difficile auquel font face plusieurs militants et manifestants du hirak au cours des deux dernières années.

Dans une investigation menée sur 73 cas de militant·e·s du Hirak, manifestant·e·s et journalistes, l’ONG « a constaté qu’au cours des deux dernières années, les autorités ont eu recours à des arrestations arbitraires, à des poursuites et parfois à des condamnations à de lourdes peines de prison sur la base de dispositions floues du Code pénal« , lit-on dans le document.

Et d’ajouter : »Certains militant·e·s ont vu leurs téléphones fouillés de manière intrusive, d’autres ont été licenciés par leur employeur parce qu’ils avaient été inculpés. Certains ont signalé avoir subi des actes de torture et des mauvais traitements durant leur détention« .

Selon la même source, « au moins 37 ont été libérés les 19 et 20 février, mais 31 restent toujours en prison, selon le Comité national pour la libération des détenus, un groupe d’observation local« . Ces derniers ont, rappelons le, bénéficié de la grâce présidentielle, annoncée par Abdelmadjid Tebboune lors de son discours à la nation, le 18 février.

Par ailleurs, l’investigation mené par l’ONG a abouti aux conclusions suivantes: « les lois récemment adoptées qui criminalisent la diffusion de fausses informations ou le non-respect des mesures de confinement en cette période d’urgence sanitaire ont été invoquées pour intenter des poursuites contre plusieurs militant·e·s qui avaient appelé à reprendre la contestation ou avaient critiqué la gestion de la pandémie de COVID-19 par les autorités« .

« Dans plusieurs cas, la police a fouillé les téléphones de manifestant·e·s, de militant·e·s et de journalistes. D’après l’examen de documents judiciaires, les juges ont parfois retenu à charge des informations récupérées sur des applications de messagerie privée pour étayer les accusations portées contre ces personnes, en plus de les poursuivre pour des commentaires publics sur Facebook« , souligne le même document. 

« Les autorités judiciaires n’ont pas enquêté sur les plaintes déposées par deux militants du Hirak pour torture et mauvais traitements en détention« , conclut le document.

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