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Amnesty exhorte les autorités algériennes d’abandonner les « fausses accusations contre trois défenseurs des droits humains »

L’organisation Non Gouvernementale (ONG) Amnesty International a exigé ce lundi 17 mai des autorités algériennes d’abandonner incessamment toutes les charges retenus à l’encontre des défenseurs des droits humains, notamment Kaddour Chouicha, Djamila Loukil et Said Boudour, ainsi que 12 autres militants du Hirak qui encourent tous la peine de mort ou de longues peines de prison.

« Nous sommes profondément préoccupés par cette affaire contre de courageux défenseurs des droits humains. Il s’agit d’une nouvelle tendance inquiétante des autorités algériennes utilisant la législation liée au terrorisme pour réprimer les droits à la liberté de réunion et d’expression pacifiques avant les élections prévues en juin. Ces accusations ne sont qu’un écran de fumée pour réduire au silence la voix de ces défenseurs des droits humains et réprimer leur militantisme« , a déclaré la directrice adjointe d’Amnesty International pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, Amna Guellali.

« Nous exhortons les autorités algériennes à mettre fin à ces procès contre les défenseurs des droits humains, les militants du Hirak et garantir les droits à la liberté d’expression et de réunion pacifique à la veille des élections législatives de juin« , exige l’ONG.

Selon Amnesty, les lourdes accusations reposant sur des « allégations » qui lie les trois défenseurs des droits de l’homme au mouvement politique islamiste illégal de Rachad, qui vise selon l’ONG a « discréditer le Hirak ». De leur part les militants susmentionné réfutent toute appartenance à cette organisation.

La chambre d’accusation près le tribunal d’Oran décidera demain mardi 18 mai si les trois mis en cause resteront en liberté en attendant la programmation de leur procès, où dans le cas contraire, ils seront placés en détention provisoire, allant jusqu’à 16 mois d’emprisonnement , indique le communiqué.

Par ailleurs, l’ONG dénonce une intensification alarmante des arrestations et répressions envers les militants du Hirak. 44 manifestants ayant participé à la 117e marche du vendredi, ont été placés hier sous mandat de dépôt à travers tout le territoire national. 30 d’entre eux sont condamnés à des peines allant d’un an à 18 mois de la prison ferme. Selon le Comité national pour la libération des détenus (CNLD), au moins 124 militants sont actuellement détenus en Algérie en raison de leur participation aux manifestations.

En outre, le journaliste Said Boudour a déclaré à Amensty que lors de sa violente interpellation alors qu’il couvrait la manifestation à Oran, le 23 avril dernier qu' »ils nous ont donné des coups de pied, nous ont frappés avec leurs poings et leurs matraques, nous ont giflés et nous ont insultés. J’ai encore des marques près de ma bouche où ils m’ont frappé. J’avais du sang sur le visage« . Il a par la suite été maintenu en garde à vue par la police jusqu’au 29 avril, et ce, pour des accusations de terrorisme et de conspiration contre l’État.

De leur côté, Kaddour Chouicha et sa femme Djamila Loukil ont été arrêtés le 28 avril dernier sans mandat de dépôt, alors qu’ils s’apprêtaient à sortir d’une audience à la Cour d’Oran, suite à une précédente poursuite datée de 2019 pour « rassemblement non armé« .

Le lendemain les trois mis en cause se sont une nouvelle fois retrouvés en conflit avec la justice. Accusé cette fois-ci pour terrorisme et conspiration avec également 12 autres militants du Hirak.

Pour rappel, la manifestation de la 117e marche du Hirak a été réprimée dans la capitale ainsi que dans d’autres wilayas du pays. En effet, plusieurs arrestations ont été opérées dont celle de la journaliste Kenza Khatto actuellement placée en garde à vue. Elle sera présentée demain, mardi 18 mai devant le procureur de la République près le tribunal de Sidi M’hamed.

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