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Allocution d’ouverture de Mohcine Belabbas au conseil national du RCD

Le président du RCD, Mohcine Belabbas a prononcé un discours à l’ouverture des travaux du conseil national ordinaire du parti, tenu ce samedi 20 mars, au Nadi El Moudjahid au square Port Said à Alger, dont voici le texte intégral:

Mesdames et messieurs les membres du conseil national, chers invités et chers amis de la presse, bonjour et avec un peu de retard si vous le permettez, bonne et heureuse année à tous !!!
Permettez-moi, d’abord, de féliciter et de saluer à travers vous, l’ensemble des militants de notre rassemblement pour leur engagement indéfectible, déterminé et constant, qui malgré le climat répressif vécu, les privations, les pressions qu’ils subissent, pareillement à tous les citoyens algériens, unis dans une même lutte et engagés pour un nouveau départ pour le pays, ont su garder le cap et sont restés mobilisés pour la poursuite du combat pour la construction de l’État de droit démocratique et social.

L’année 2020 a été difficile pour nous tous et le bilan sur plusieurs plans est simplement effrayant. À une pandémie mondiale, toujours en cours, qui a occasionné de nombreuses pertes en vies humaines et des drames économiques et sociaux dans beaucoup de nos foyers, aux milliers de nos ressortissants bloqués et abandonnés à leurs sorts et sans ressources pendant de longs mois à l’étranger, aux centaines de citoyens qui s’embarquent dans des barques de fortunes pour rejoindre l’Europe, dont des dizaines ont perdus la vie en mer, s’ajoutent des centaines de détentions arbitraires et de privation de liberté – en somme des prises d’otages- pour seule réponse au mouvement revendiquant le changement politique, la perte massive d’emplois, la dégringolade du pouvoir d’achat, conséquence de l’inflation et de la dévaluation de la monnaie nationale, la fermeture de petites et moyennes entreprises, l’absence de liquidités, …La liste est longue.

Elle renseigne sur les douleurs, les détresses et les deuils endurés, elle alerte sur la panne du pouvoir de fait à trouver la parade pour au mieux freiner la descente aux enfers mais aussi donne la mesure des efforts, des luttes et des mobilisations qu’il nous faut accomplir pour faire face à la calamité.

Les praticiens et personnels de la santé ont donné le meilleur d’eux même malgré un système de santé obsolète et des moyens souvent dérisoires, des avocats se mobilisent de façon continue et dévoués pour défendre bénévolement la cause des détenus d’opinion nonobstant une justice aux ordres, des militants démocrates et progressistes continuent à structurer, sur le terrain, l’espoir malgré les manœuvres et les pressions de toutes sortes et les confusions instillées de toutes parts pour les intimider, les faire douter ou les forcer à l’arrêt de toute activité politique, des travailleurs des secteurs vitaux et des grandes entreprises résistent contre les plans de liquidation pendant que les appareils syndicaux se fourvoient dans la compromission, des villages et des quartiers s’organisent pour parer à l’urgence et promouvoir la solidarité.

Ce sont là des signes de vitalité, preuve s’il en fallait que près de soixante ans de règne autoritaire dont deux décennies de corruption et de populisme des plus vulgaires ne sont pas parvenus à pervertir toute une société aux traditions de résistance millénaire.


Chers amis,
La situation de pauvreté et les inégalités croissantes imposées à notre peuple par un régime prédateur sont intolérables. Le chef de l’État lui-même vient de reconnaitre officiellement que 6 millions de salariés vivent en dessous du seuil de pauvreté.

Les salariés au noir et les sans-emplois qui constituent des franges encore plus fragiles ne sont même pas comptabilisés. Des jeunes sans aucune perspective d’avenir hormis celle de se procurer une embarcation de fortune pour une traversée de la mer au péril de leur vie. Des écoles délabrées aux quatre coins du pays et des régions démunies de l’essentiel, dernière découverte du pouvoir de fait qui font l’actualité des JT des chaînes de télévisions publiques et privées toutes inféodées au pouvoir en place pour distiller une promotion d’une politique « sociale » d’un populisme niais.

Des enfants qui ne mangent pas à leur faim et qui vont fouiller dans les décharges publiques font encore partis du décor de certaines de nos contrées plus d’un demi-siècle après l’indépendance nationale. Des hommes et des femmes sont jetés dans les prisons, et pour certains torturés, à cause de leurs convictions politiques. D’autres citoyens sont persécutés pour leurs croyances ou même leur mode de vie.

Des activistes politiques et autres lanceurs d’alertes de la diaspora Algérienne, qui ont toujours fait montre d’un degré élevé de conscience politique et d’un attachement viscéral à leur patrie, l’Algérie, heureusement soustraits à la justice de téléphone qui n’a pas les moyens de les emprisonner, sont menacés d’une déchéance de leur nationalité Algérienne par les décideurs sous le prétexte de nuire aux intérêts de l’état ou à l’unité de la nation. Voilà encore un autre projet de loi qui porte en lui les germes d’une dislocation de l’unité nationale.

Le dernier rapport de l’ONU sur l’état des libertés dans notre pays qui conjugue arrestations arbitraires et allégations de torture sur des activistes du mouvement révolutionnaire est une offense de plus à la mémoire des révolutionnaires et résistants algériens torturés ou condamnés à mort durant la longue nuit coloniale. Après la dilapidation des richesses de l’Algérie, le système politique qui oppresse le peuple Algérien est en passe de dilapider le capital symbolique de la révolution libératrice du joug colonial. L’absence de réaction du pouvoir de fait à cette mise au banc des accusés en dit long sur sa culpabilité.

Sur le plan économique, aucune mesure sérieuse n’est prise pour amorcer un début de relance. Les réformes de structures maintes fois annoncées sont reportées sine die. En réalité depuis 2018, des milliers d’entreprises ferment leurs portes et des dizaines de milliers de salariés sont licenciés. Dès octobre 2017, la crise financière provoquée par la chute des prix du baril en 2014 avait contraint le gouvernement à recourir au financement non conventionnel (la planche à billets) pour couvrir les énormes déficits cumulés par une gabegie générale dans la gouvernance. Cette tendance ne fera que s’accentuer en conséquence des fuites en avant d’un système, prisonnier de la logique de sa survie. C’est désormais une économie plombée par une panne générale, une panne systémique comme l’appellent les experts.

En 2020, c’est le gouvernement lui-même qui ordonne l’arrêt de l’activité économique pendant que les réserves de change chutent à près de 40 milliards de dollars. Le pays est désormais à l’arrêt. Le recul voire le gel ou la perte d’activités touche tous les secteurs. Le marché des services a pratiquement sombré. L’ensemble des ménages sont durement affectés par une récession brutale et durable qui porte les germes de profonds désordres et d’un appauvrissement généralisé.

C’est sur ce fond fait de répression, de maintien en prison de détenus d’opinion, de restriction des libertés individuelles et collectives et de régression économique et sociale que le pouvoir en place, disqualifié à deux reprises par un boycott massif et historique des urnes, s’apprête à jouer une nouvelle tragi-comédie électorale les douze juins prochains. Incapable d’ouvrir un dialogue sérieux pour aller à une véritable transition démocratique et faute de ne pouvoir neutraliser le Hirak par la répression, les véritables décideurs semblent parier l’avenir du pays sur l’option du pourrissement.

Les prémisses de violences programmées et orchestrées par les officines habituelles sont déjà là. Des manœuvres souterraines ainsi que les appels, des portes voix connus se revendiquant comme soutiens au pouvoir de fait, à la division des rangs du peuple Algérien, se font insistants sur les médias publics et privés inféodés mais aussi sur les réseaux sociaux. Le pouvoir portera l’entière responsabilité d’éventuels dérapages.

L’illégitimité et l’incompétence des dirigeants officiels n’expliquent pas à elles seules, la reconduction des mêmes politiques qui ont produit l’échec. Le système politique en place depuis 1962, l’organisation, la nature et les missions de l’Etat, les choix économiques, le modèle énergétique, le système éducatif…, en fait tout ce qui constitue les modes et les outils de gouvernance et de développement sont tous à repenser.

Et la mise en place de nouveaux paradigmes qui mobilisent les énergies et l’élaboration d’un contrat social rénové tourné vers la modernité sont d’une urgence cruciale qu’un ensemble de questionnements conditionne.

Comment asseoir un système politique qui garantit l’alternance démocratique au pouvoir ? Comment promouvoir l’égalité en droits et la justice ? Comment faire respecter les libertés et les droits de l’homme ? Quelles actions et stratégies de développement économique doit-on privilégier ? Quelles actions et formes de diplomatie à promouvoir ? Quelle place et Quel rôle pour l’Armée dans l’Etat et la Société ? Comment accélérer les rattrapages dans les disparités régionales, sources d’injustice et devenues sources de dangers pour l’unité de la nation ? Quelles réformes apporter au modèle social de l’Algérie pour promouvoir l’équité, l’égalité des chances et la solidarité dans un environnement de performance économique ? Comment utiliser et protéger nos ressources naturelles dans l’effort de développement ?


Les citoyens, qui interpellent les pouvoirs publics sur leur faillite sur toutes ces questions et d’autres et qui s’interrogent aussi sur les alternatives que propose la classe politique pour sortir de cette crise, ne sont pas dupes. La fermeture des médias publics aux débats et à toute voix discordante de l’opposition ou même académique sérieuse susceptibles de clarifier les enjeux et les perspectives prometteuses est une aubaine pour sponsoriser une propagande qui voudrait que les partis de l’opposition n’aient pas de propositions alternatives, et promouvoir par la même occasion le fameux « tous les mêmes » instillé par les relais du pouvoir de façade pour discréditer les partis les plus en vue dans l’opposition.

A ce sujet, je voudrais revenir succinctement sur les principales propositions et initiatives que nous avons prises ensemble.

Chers amis,
Nous n’avons pas attendu l’irruption du mouvement révolutionnaire de Février 2019 pour agir par des actions qui visent à rompre le statu quo mortifère que nous avons traversé et avec la répétition des lieux communs, tout aussi improductifs. Nous avons produit des idées suivies d’actions qui ont aidé à structurer le combat et à mettre le doigt sur les maux qui gangrènent le pays. C’est dans cette même salle en décembre 2012, lors d’un conseil national, que nous avons plaidé pour la destitution du chef de l’Etat en application de l’article 88 de la constitution en vigueur à l’époque, la mise au musée du FLN et la dissolution de la police politique pour permettre au pays d’organiser un nouveau départ.


En 2013, déjà, nous avons produit une offre politique portant projet de constitution pérenne que nous avons soumis à débat, notamment dans une convention nationale organisée en juin de cette même année et à laquelle ont pris part des acteurs de différents courants politiques de la société algérienne. C’est toujours en cette même année 2013 que nous avons produit une autre offre politique portant création d’une instance indépendante d’organisation des élections et d’un observatoire national des élections.

Une proposition que nous avons réussi à faire partager par l’ensemble de la classe politique et qui a fini par s’imposer dans la constitution, même si son esprit, ses mécanismes et ses objectifs ont été dévoyés pour le moment. Cette démarche et celle de la constitution pérenne ont structuré l’initiative de l’organisation, au nom de la CNLTD, d’une conférence nationale ouverte à Mazafran en juin 2014.

Tous les acteurs présents à ce rendez-vous ont adopté la feuille de route (plateforme de Mazafran) d’une transition démocratique consensuelle avec les préalables du caractère républicain de l’Etat, d’égalité en droits, de liberté de conscience, de la séparation du religieux et du politique et de l’alternance au pouvoir par la seule voie des urnes.

Sur un autre plan, dès 2015, nous avons été les premiers à assumer l’emblème amazigh, dans les activités officielles et publiques du parti. Un emblème qui symbolise le socle amazigh de l’Afrique du nord et qui traduit notre volonté manifeste de recouvrer notre identité et notre culture millénaire et de fédérer les Etats Nord-Africain.

Convaincu du rôle que doivent jouer les jeunes et les femmes dans l’action politique pour impulser l’option progressiste dans notre pays, en 2015, nous avons mis en place des structures dédiées à la jeunesse et aux femmes. Il en est de même pour les questions de développement, puisqu’en mai 2015, nous avons organisé un colloque international sur le développement et l’intégration nord-africaine.

À l’occasion du congrès de février 2018, nous avons adopté dans notre programme actualisé des approches et ouvert des pistes pour l’essentiel des problèmes que vit notre pays, cela va de la refondation de l’Etat au mix énergétique du pays ou l’aménagement du territoire en passant par l’école, l’organisation de la solidarité sociale et plusieurs autres chantiers sectoriels.

La construction nord-africaine ne devant pas rester au stade des slogans, nous avons lancé à Alger, à l’occasion de ce congrès, une initiative de construction et de rapprochement entre les pays nord-africains qui s’est concrétisée par deux rencontres des partis progressistes de ces pays à Monastir en 2018 et à Tanger en 2019 et dont une troisième rencontre devait se tenir en Libye en 2020.

Nous avons aussi, organisé un colloque international, en 2018, sur la participation politique et économique de la femme dans les pays nord-africains. C’est même à l’occasion de ce colloque que, pour la première fois, dans notre pays, un responsable politique avait assumé publiquement la question lancinante de l’égalité dans l’héritage quel que soit le genre. Vous vous souvenez tous de la polémique qui s’en ait suivie.

Toujours durant la même année et à l’occasion de l’université des jeunes progressistes organisée en novembre 2018, nous avons expliqué que le bannissement de l’enseignement de l’histoire des religions dans les programmes scolaires au profit d’une lecture orientée de l’islam au lendemain de l’indépendance a donné lieu à l’instrumentalisation de la religion à des fins de pouvoir mais aussi à la constitution de groupes qui contestent la lecture qu’en font les gouvernants.

En fin, la feuille de route de sortie de crise rendue publique par notre parti en mars 2019 et soumise à débat et enrichissement reste d’actualité. Elle liste les acteurs, les organes, les missions, les objectifs et les délais pour la réussite d’une transition de rupture. Dans la même foulée, nous étions au centre de la constitution du pacte pour l’alternative démocratique (PAD) qui prône la rupture par une transition constituante.

Par ailleurs, les événements de 2019 et la crise sanitaire de 2020 ont retardé la réalisation de deux autres chantiers inscrits dans les statuts du parti. Il s’agit de l’instance de l’émigration progressiste pour donner aux Algériens établis à l’étranger toutes les chances de participer au développement et à la construction du pays.

D’autant qu’en attentant les résultats d’une refonte du système éducatif et universitaire, l’implication de compétences de notre diaspora est vitale, notamment dans le domaine économique et managérial y compris dans des responsabilités gouvernementales. Une communauté que le pouvoir ne cesse d’exclure et de stigmatiser jusqu’à l’ultime outrage la menaçant de déchéance de la nationalité. L’autre chantier est la mise en place de l’institut de formation politique des progressistes, un chantier qui requiert la contribution de nous tous.

Chers amis
C’est cette démarche de construction continue d’une alternative démocratique, crédible et visible entreprise depuis 2012, doublée d’une autonomie dans la prise de décision qui met au centre l’unité d’action qui nous a permis un élargissement et une influence importante dans l’opinion. A contrario, comme il fallait s’y attendre, toute cette activité nous a valu un acharnement et des attaques sans précédent de la part du pouvoir, de ses relais politiques et médiatiques et des éternels intermittents constitués de tâcherons du vieil appareil de la police politique.

En plus d’être bannis des médias publics et parapublics depuis 10 ans, deux de nos cadres dirigeants à la wilaya de Ghardaïa ont subi les affres de la prison durant près de deux ans entre 2015 et début 2017 avant de se voir acquittés.

Depuis février 2019, près d’une quinzaine de nos militants dont deux membres du conseil national ont été injustement emprisonnés durant ces deux dernières années. Deux de nos présidents d’APC et un élu APW ont connu des cabales judiciaires. La cabale qui est orchestrée contre ma propre personne n’a rien de personnel.

Comme les menées de l’administration à travers l’encerclement, la surveillance policière ou les menaces contre nos locaux, cet acharnement vise à faire peur aux militants mais aussi à tous ceux qui voient en nous un parti dynamique, digne de confiance, responsable et ouvert au débat.

Toutes ces pressions contre les militants et le parti sont destinés à nous faire dévier de notre voie. C’est parce que nous avons gardé le cap et la lucidité indispensables pour ne jamais sombrer dans le populisme et l’opportunisme ou dans l’extrémisme que les attaques se poursuivent sous différentes formes incluant le mensonge enveloppé dans des cris d’orfraie, falsifier les faits, insuffler le défaitisme, et j’en passe. Pourtant, tous les décideurs et même leurs larbins sont au fait que l’abandon du champ des luttes, la désertion et la soumission ne font pas partie de la culture des militants du RCD.


Tous, je dis bien tous, sont bien placés pour savoir que le RCD est définitivement sorti de la bourse des trocs. Une bourse qui suppose l’instauration d’un contrôle policier sur les militants et les structures du parti et la constitution de cliques en lieu et place d’un contrôle politique qui sied à toute organisation politique qui inscrit son combat dans l’émancipation du plus grand nombre. Le RCD affirme sans ambages son AUTONOMIE DE DECISION socle de toute formation politique démocratique, décisions que seules ses instances élues par ses propres militants sont à même d’élaborer en toute transparence.

Notre combat s’inscrit résolument dans la sociale démocratie et nos militants immergés dans le tissu social sont en phase avec le peuple, ses attentes, ses priorités et ses ambitions. C’est donc à nos militants et à nos électeurs que nous rendons des comptes.

Le RCD milite pour la construction d’un Etat de droit démocratique dans lequel les exclusions et les stigmatisations de toutes sortes n’ont pas de place. Nous sommes un Rassemblement et comme tout parti social-démocrate nous sommes convaincus par la réforme comme moyen de progrès, par le dialogue comme valeur civilisationnelle cardinale et par la négociation comme instrument de règlement et de dépassement des conflits sociaux et politiques.

Aujourd’hui, vouloir reconstruire l’Etat et la société avec les débris de l’ancien système ne peut avoir l’adhésion citoyenne et ne peut être synonyme d’une nouvelle Algérie. La crise de l’autorité et de légitimité et la paralysie des institutions rendent le dialogue politique inclusif indispensable pour construire un consensus démocratique et insuffler de la confiance, de l’optimisme et un renouveau politique dans la vie institutionnelle.

Celui-ci ne peut être réduit à des réceptions protocolaires, sans ordre du jour concerté, au cours desquelles le pouvoir présente à ces interlocuteurs des résolutions et des décisions inopérantes prises de façon unilatérale. Des rencontres où le pouvoir fait semblant d’écouter et de dialoguer et les convives reçus font semblant d’arracher des concessions au point de se transformer en mégaphone du chef de l’Etat pour annoncer « les bonnes nouvelles ». La rupture avec cette politique de mise en scène médiatique de la vie politique doit cesser. Elle est indispensable à la réussite de toute démarche de sortie de crise.

Ce dialogue, si dialogue il y’ aura, doit être organisé et structuré de façon à permettre à tous les participants de contribuer à l’élaboration d’une feuille de route de sortie de crise qui doit être approuvée et respectée par tous. L’institution militaire doit se conformer à ses missions de protection de l’intégrité du territoire de la nation et rester en dehors de toute influence ou tractation politiques.

La diversité est un fait incontestable et une réalité incontournable dans notre pays, faisons-en une richesse. Le peuple en a fait un atout et c’est tant mieux. L’union dans la diversité a marqué de façon magistrale la révolution depuis février 2019.

L’Algérie libre et démocratique et l’Etat civil et non militaire qui sont repris en chœur partout sur le territoire national renvoient à la mise en place d’un système politique où les missions des militaires sont définies par les politiques et renvoient à l’instauration d’un Etat de droit, libre et démocratique où la souveraineté est au peuple garantissant la paix et le vivre ensemble. Seules ces exigences permettront de rétablir la confiance dans les institutions et les dirigeants.

Pour nous, un parti est l’instrument par lequel se saisissent les militants et les électeurs pour réaliser le changement et consolider les acquis. Moins de deux années nous séparent maintenant de l’organisation de notre 6ème congrès ordinaire.

Durant les mois à venir, nous devons réfléchir ensemble aux modifications que nous devons apporter à nos statuts dans le sens de l’élargissement de notre base militante et pour impliquer le plus grand nombre dans la prise de décision à tous les niveaux pour ainsi consolider notre autonomie de décision. Nous devons aussi penser aux améliorations à introduire dans notre projet en tenant compte des nouvelles réalités dans et qui entourent notre pays.

Dans un premier temps, il s’agira de mettre en place des commissions ouvertes pour entamer ce travail de réflexion et de prospection. Par la suite, il s’agira d’installer une commission qui se chargera de la supervision, du déroulement et du financement des pré-congrès régionaux et du Congrès lui-même. Pour capitaliser nos luttes dans ce congrès, nous devons lancer ce chantier incessamment. Pour ma part, pour mettre tous les militants au même niveau d’information et quelques soient les modes d’organisation que le congrès adoptera, il est de mon devoir d’annoncer aujourd’hui devant notre instance dirigeante entre deux congrès que je ne serais pas candidat à la direction du Parti lors de ce 6ème congrès.
Vive le RCD
Vive l’Algérie libre et démocratique

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