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Aggravation de la pauvreté et du nombre de réfugiés dans région subsaharienne d’ici 2030

Une polémique est apparue il y a deux jours entre le HCR qui s’est dit préoccupé par le sort d’une centaine de réfugiés de pays arabes, disparus selon lui dans le désert, et l’Algérie qui les a refoulé vers le Niger par lequel ils seraient entrés au motif qu’il s’agit d’une « mesure sécuritaire contre l’intrusion de Djihadistes ».

 
Une affaire sur laquelle plane encore des doutes car les organisations des droits de l’homme algériennes, se sont-elles, étonnées que ces prétendus Djihadistes n’aient pas été arrêtés par les services de sécurités algériens. Quel type de migrants et de réfugiés, sont à nos portes ou déjà dans nos murs ?
Jamais dans le monde, avant 2018, le taux d’extrême pauvreté n’a atteint un taux aussi bas. Il est à un niveau historique selon un rapport rétrospectif de l’année 2018 de la banque mondiale[1]. Et c’est l’Afrique subsaharienne qui est plus touchée. Le taux moyen de pauvreté y atteint environ 41 % de la population, contre moins de 13 % dans les autres régions du monde. Le nombre d’habitants vivant dans l’extrême pauvreté est passé de 278 millions en 1990 à 413 millions en 2015 dépassant l’Inde qui jusque-là comptait le plus grand nombre d’habitants vivant dans l’extrême pauvreté. Et le Nigéria est sur le point de la dépasser, si ce n’est déjà fait signale la banque mondiale.

Afrique du Nord

27 des 28 pays les plus pauvres du monde, indique un rapport sur la pauvreté et à prospérité partagée, se trouvent en Afrique subsaharienne et le nombre de personnes vivant dans l’extrême pauvreté y est supérieur à l’ensemble des autres régions réunies. Des taux de croissance les plus faibles du monde, les situations créées par les conflits conjuguées à la fragilité des institutions empêcherait de tirer de la croissance pour réduire la pauvreté.
Pour les experts, cette pauvreté devrait de plus en plus se concentrer dans cette région du monde. Elle atteindra selon leurs projections 90% de la population en 2030. Partout ailleurs, dans les autres parties du monde, elle se réduira sauf aussi dans les régions Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) où la courbe montre une reprise ascendante depuis 2015 après une période de relative décroissance depuis 1990.
Pour le HCR – le Haut-Commissariat aux Réfugiés, agence onusienne – avec les persécutions, les conflits ou des violences, la pauvreté va contraindre un grand nombre de personnes à quitter leur domicile et leur lieu de résidence pour migrer. Leur nombre a atteint un chiffre sans précédent en 2018. « Environ 40 millions de personnes se sont déplacées à l’intérieur de leur pays, tandis que 25,4 millions ont trouvé refuge à l’étranger. Contrairement à une idée largement répandue, 85 % de ces réfugiés se trouvent dans des pays en développement ». Ce n’est donc pas l’invasion de l’Europe comme le prétendent des mouvements d’extrême droite sur le vieux continent.
Les réfugiés des migrations économiques vont s’ajouter ceux des migrations climatiques.

Migrations climatiques internes

Dans un rapport d’octobre 2018 qui fait autorité, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC)[2] a indiqué que si l’on veut que le réchauffement planétaire ne dépasse pas les 1,5 °C, il fallait une transition « rapide et de grande portée » en matière d’usage des sols, d’énergies, de systèmes industriels, de bâtiment, de transports et de villes. La planète s’est déjà réchauffée de 1 °C par rapport aux niveaux préindustriels, ce qui altère profondément les systèmes humains et naturels et se traduit notamment par une augmentation des sécheresses, des inondations et d’autres phénomènes météorologiques extrêmes, une hausse du niveau des océans et une perte de biodiversité.
Selon le nouveau rapport de la Banque mondiale, le changement climatique pourrait faire basculer 100 millions de personnes supplémentaires dans l’extrême pauvreté. Les migrants climatiques internes sont en train de révéler la dimension humaine du changement climatique. Il y a urgence, les experts appellent à se préparer de toute urgence aux migrations climatiques internes notamment en Afrique subsaharienne, mais également en Asie du Sud et l’Amérique latine.

l’Algérie deviendra le pays d’accueil

Cet afflux de réfugiés met les ressources des pays d’accueil à rude épreuve. C’est le cas du Liban, pays qui compte le plus grand nombre de réfugiés par habitant, environ un habitant sur quatre est un réfugié syrien, et le taux de pauvreté dans la population réfugiée syrienne atteint 70 %. L’Ouganda abrite actuellement plus d’un million de réfugiés sud-soudanais. En 2017, quelque 655 500 personnes en trois mois ont fui le Myanmar pour le Bangladesh ; ils sont aujourd’hui plus d’un million à Cox’s Bazar, dans ce qui constitue le plus grand camp de réfugiés au monde. Environ 3 millions de personnes ont quitté le Venezuela ces dernières années en raison de la crise économique grandissante qui y sévit, mais la plupart d’entre elles n’ont pas le statut officiel de réfugié. Selon l’Organisation internationale pour les migrations, plus d’un million se sont installées en Colombie
Si rien n’est fait pour contrer ces migrations, l’Algérie deviendra le pays d’accueil de millions de subsahariens fuyant la pauvreté, la sécheresse et son corollaire la raréfaction des ressources naturelles auxquelles il faut ajouter ceux chassés par les conflits dans les pays à ses frontières ou plus profond dans le continent.
A tous ceux-là viennent s’ajouter depuis peu les djihadistes chassés de Syrie, moins nombreux certes mais éminemment plus dangereux pour la sécurité du pays, qui veulent faire de l’immensité incontrôlables de la région sahélo-saharienne, le nouveau Djihad Land du monde.
 

[1] Notre rétrospective de l’année 2018 en 14 graphiques par Donna L. Barne et Divyanshi Wadhwa
[2] Rapport spécial du GIEC à l’intention des décideurs. ONM 2018
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