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Affaires Bouregaâ et des porteurs du drapeau amazigh : le collectif d’avocats boycotte l’audience

© DR | Pour port de l’emblème amazigh à Jijel: Une manifestante condamnée à 2 mois de prison avec sursis
© DR | Pour port de l’emblème amazigh à Jijel: Une manifestante condamnée à 2 mois de prison avec sursis

Le collectif d’avocats chargés de la défense de Lakhdar Bouregaâ et des jeunes manifestants emprisonnés pour port de drapeau amazigh a décidé de boycotter, encore une fois ce mercredi 17 juillet,  l’audience prévue à la chambre d’accusation près la Cour d’appel d’Alger.

 
« Nous avons décidé, en tant que collectif d’avocats, de boycotter encore une fois l’audience prévue aujourd’hui à la chambre d’accusation de la Cour d’Alger et devant étudier l’appel émis par les avocats concernant l’ordonnance de la mise sous mandat de dépôt de 16 manifestants comparus devant le juge instructeur près le tribunal de Baïnem » déclare Me Halit.
Selon lui, cette décision a été prise après concertation, mercredi passé, avec l’ensemble du collectif au niveau de la Cour d’Alger sur le dossier des détenus du Hirak et celui du moudjahid Lakhdar Bouregaâ.
« Nous avons jugé utile de boycotter toutes les audiences concernant les détenus d’opinion pour la simple raison que les faits dont ces deniers sont accusés sont infondés. C’est pourquoi nous refusons de donner de la légitimité aux magistrats de la chambre d’accusation. Il faut savoir que les dossiers sont vides », ajoute Me Halit.
Pour lui, la justice est instrumentalisée à des fins politiques. « C’est une justice partiale. Il n’y a pas de séparation des pouvoirs vu les actes juridiques, les arrestations arbitraires et la répression à l’encontre des détenus d’opinion », fustige l’avocat.
Pour sa part, Me Noureddine Benissad explique qu’il « n’existe aucune disposition pénale qui prévoit la poursuite pour un port de drapeau autre que l’emblème national » estimant que « la mise en détention de ces jeunes manifestants était une décision politique et leur libération ne doit se faire que dans le cadre d’une décision politique pour respecter ce qu’on appelle » le parallélisme des formes » ».
« Il ne faut pas se faire d’illusion, on ne peut pas imaginer une justice indépendante et impartiale dans un système autoritaire. Ce dernier instrumentalise la justice et ne permet pas la séparation des pouvoirs. Il est, de ce fait, la négation même d’un Etat de droit », déplore Me Benissad
Un rassemblement de soutien et de solidarité est organisé en leur faveur devant le siège de la Cour d’Alger en présence des familles des détenus, des militants ainsi que de simples citoyens.
Pour rappel, le juge d’instruction près le tribunal de Sidi M’Hamed avait ordonné, le 30 juin dernier, le placement en détention provisoire de 16 personnes pour « crime d’atteinte à l’intégrité de la patrie en brandissant un drapeau autre que l’emblème national ». Il avait prononcé la même sentence à l’encontre de Lakhdar Bouregaâ, pour « démoralisation et outrage à corps constitué ».

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