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Affaire Numilog : Les salariés « déterminés à aller jusqu’au bout », et Cevital campe sur sa position

196 employés de Numilog, filiale de transport et logistique du groupe privé Cevital, ont été licenciés pour avoir « observé une grève réclamant la reconnaissance de leur section syndicale » selon les concernés. Pour Cevital, ces « sanctions disciplinaires » ont été prises « en application du règlement intérieur qui est validé par l’inspection du travail ». La justice ne s’est pas encore prononcé définitivement sur l’affaire.

C’est la section syndicale elle même qui a annoncé que « 196 travailleurs de Numilog, une filiale de Cévital, viennent d’être destinataires de décisions de licenciement suite à une série de grèves cycliques de 03 jours observées hebdomadairement ».

Décision envoyée aux employés

Selon les salariés destinataires de cette notification, « c’est une décision abusive pour empêcher toute personne qui veut créer une section syndicale », tandis que le directeur de communication du groupe assure que cet argument n’est rien d’autre qu’un « prétexte ». « pour enclencher une grève, il y’a des procédures légales à suivre, et dans ce cas, rien n’a été respecté« .

« Ces mêmes salariés ont tenté de bloqué tout le site de Numilog à Béjaia en violation de toutes les lois, car ils sont déjà représentés par une comité de participation » regrette-il.

Tout a commencé le 20 juin quand les salariés, « poussés par les conditions de travail défavorables », ont décidé de créer une section syndicale pour venir à bout de leur revendications, nous explique Lamine Zidane, l’un des grévistes et employés licenciés. « C’est à partir de cette date que les harcèlements à l’encontre des employés ont commencé, notamment avec des questionnaires et des décisions de mutations ».

Toutefois, « les employés ne se sont pas laissé intimider », nous affirme-il. Une fois crée, la section syndicale lance un appel pour observer un sit-in, mais entre temps l’inspection de travail leur achemine une convocation à travers laquelle elle les appelle à tenir une réunion de réconciliation avec les responsable de l’entreprise. Chose que les employés acceptent au détriment du sit-in planifié.

« C’est le déclic »

« La réunion est donc programmée pour le 29 juin mais les représentants de numilog décident de ne pas y prendre part. Au lieu de ça, le même jour, trois membres de la section syndicale étaient licenciés », dénonce Lamine qui précise que deux autres réunions de réconciliation ont été programmée et les deux fois l’administration n’a pas été présente.

« C’est le déclic », a-t-il poursuivi. « Après le licenciement des trois employés, la section syndicale décide d’organiser une grève cyclique. Chaque lundi mardi mercredi, 196 employés de numilog observaient une grève. La première grève était programmée du 06 au 09 juillet », a-t-il détaillé.

« Le lendemain, quand le premier cycle de grève a pris fin, nous devions reprendre le travail, mais les portes fermées ». L’accès à leur lieu de travail leur a été refusé, nous précise la même source.

« Ainsi, depuis le 10 juin, nous n’avons pas repris le travail », a-t-il regretté. Après cette date, les événements s’enchainaient et la querelle avec l’administration s’est durcit, jusqu’en arriver en justice ».
Suite au refus de l’administration de participer aux trois réunions programmées, les employés obtiennent un PV de « non réconciliation » et déposent plainte contre l’employeur pour ne pas avoir reconnu la section syndicale et pour avoir suspendu les travailleurs. Les employés ont « gagné cette partie de bras de fer » en obtenant un ordre exécutif pour permettre aux employés de reprendre leur travail.

Règlement intérieur,

Mais, l’ordre exécutif ne sera pas appliqué de si tôt.  » La première fois, l’administration refuse d’accueillir le huissier de justice. La deuxième fois, l’administration l’accueilli mais réussi à obtenir un délai d’une semaine en avançant que la direction générale se trouve à Alger et qu’il n’est pas dans leurs prorogatives de prendre de telles décisions. L’huissier de justice leur accorde un délai de 48h. Entre temps Cevital engage une procédure afin de retarder l’exécution de l’ordre. La décision du juge concernant le report sera rendue mardi 25 août « .

Mais la direction de communication du groupe contredit cette décision. « Je tiens à souligner que la décision de ne pas s’opposer aux employés qui souhaitent reprendre le travail ne s’applique pas aux 163 grévistes suspendus à titre conservatoire » nous déclare Mouloud Ouali qui précise que « les cas étaient étudiés par la commission de discipline en fonction des dispositions du règlement intérieur, validé par l’inspection de travail ».

Mais en attendant la décision du juge Cévital n’est pas perdue de temps. Selon Lamine, le groupe a « profité de ce délai pour émettre les décisions de licenciements qui ont touché les 196 employés grévistes » dénonce-t-il.

De leur coté les employés affirment vouloir « poursuivre leur mouvement jusqu’à l’obtention de leur revendications dont la révision des salaires et des horaires de travail ainsi que la reconnaissance de leur section syndicale » conclut Lamine. La section syndicale se réunit régulièrement et promet des actions très prochainement.

« violation flagrante de la législation du travail »

Selon Le spécialiste du monde de travail M. Nouredine Bouderba qui s’est exprimé sur sa page Facebook à ce sujet, « ces décisions de licenciement ont été prises en violation flagrante de la législation du travail », accuse l’expert. ‘’Numilog se donne le droit de se substituer à la justice en motivant les licenciements par l’attendu suivant : vu le report de  l’affaire en justice;”. L’entreprise était dans l’obligation d’attendre la décision finale de la justice d’autant plus que les travailleurs concernés étaient sous le coup d’une suspension à titre conservatoire en attendant la décision de justice’’, note-t-il.

Selon Bouderba, « la loi oblige l’employeur à motiver tout licenciement par la détermination de la faute professionnelle commise par le travailleur et sa qualification en référence à la loi et au règlement intérieur de l’entreprise ».

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