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Manifestation des « gilets jaunes » en France : plus de 280.000 manifestants, un mort et 200 blessés

Plus de 283.000 gilets jaunes ont protesté samedi, 17 novembre, dans toute la France contre la hausse des taxes sur le carburant et la baisse du pouvoir d'achat, au sein de 2.000 rassemblements parfois tendus qui ont entraîné des accidents faisant un mort et 227 blessés. Sept personnes ont été grièvement blessées, dont un policier, a annoncé le ministère de l'Intérieur lors d'une conférence de presse.

Au total 282.710 personnes ont participé aux manifestations, selon le ministère. En début de soirée, plus de 200 points de blocages n’avaient pas encore été levés et des manifestants étaient toujours présents sur plus de 1.400 lieux de rassemblement. Le nom du mouvement est une référence aux vestes jaunes que tout automobiliste doit détenir dans son véhicule afin de se rendre visible en cas d’accident.
Pour protester contre la politique du président Emmanuel Macron et du gouvernement, les manifestants ont bloqué des autoroutes, des ronds-points, des hypermarchés ou organisé des opérations de péage gratuit dans l’ensemble du pays. Les « gilets jaunes » n’ont pas réussi à bloquer la France comme ils le voulaient, mais tout le territoire a été touché par leurs actions, ce qui représente un succès certain pour ce mouvement, parti des réseaux sociaux et organisé en dehors des partis politiques et des syndicats.
« Nous sommes là, c’est le peuple. Nous, les petits ouvriers, on ne peut plus vivre », a déclaré Evelyne Raliere Binet, qui participait au blocage d’une autoroute dans le Jura (est) où on pouvait lire sur une banderole: « SOS d’une nation en détresse ». Premier responsable syndical à s’exprimer, le patron de la CFDT Laurent Berger a appelé dans un tweet le président Macron à « réunir très rapidement » syndicats, patronat et associations « pour construire un pacte social de la conversion écologique ».

Nuit sur les barrages

Des manifestants ont annoncé qu’ils comptaient camper et passer la nuit sur leurs barrages et certains souhaitaient poursuivre le mouvement dimanche. L’accès à certaines autoroutes restait coupé ou difficile en début de soirée. « Si demain il faut continuer on continuera. Et lundi, on continuera s’il n’ont pas compris », a prévenu l’un des porte-parole du mouvement à Millau, dans le sud.
A Paris, la célèbre avenue des Champs-Elysées a été partiellement bloquée, et plusieurs centaines de manifestants ont convergé vers le palais présidentiel de l’Elysée dans le but de crier leur colère sous les fenêtres d’Emmanuel Macron. Ils ont été stoppés à quelques encablures du palais par les forces de l’ordre qui ont usé de grenades lacrymogènes. Après plusieurs heures de tensions entre manifestants et forces de l’ordre dans ce quartier de l’Élysée, la majorité des « gilets jaunes » s’est dispersée.
Il n’y a eu aucun blessé, aucune dégradation, d’après le préfet de police de Paris, Michel Delpuech. Il y a eu 117 interpellations en France, suivies de 73 gardes à vue, selon le ministère de l’Intérieur. Au Pont-de-Beauvoisin, en Savoie, dans l’est, une conductrice qui emmenait sa fille chez le médecin a été prise de panique quand des manifestants se sont mis à taper sur sa voiture. Elle a foncé sur eux, percutant mortellement une femme de 63 ans. « J’en appelle à la responsabilité de ceux qui organisent ces manifestations. Ils ont porté un message. Il est entendu », a déclaré le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner.
Le ministre de la Transition écologique François de Rugy a pour sa part annoncé que le gouvernement poursuivrait « la trajectoire prévue » en matière de fiscalité écologique, dans une interview au quotidien Le Parisien. Les autorités s’inquiétaient de la poursuite du mouvement dans la nuit. « Les manifestations, aujourd’hui bon enfant, ce soir se transforment avec l’arrivée de casseurs », a déploré Richard Lizurey, directeur général de la gendarmerie nationale (DGGN), précisant que des cocktails Molotov avaient été jetés contre les forces de l’ordre.

Dénonciation globale

Dans l’opposition, certains sont descendus dans la rue: Laurent Wauquiez, le chef du parti d’opposition Les Républicains (LR, droite), a appelé M. Macron à comprendre et « corriger ses erreurs ». Des élus du Rassemblement national (extrême droite) étaient également présents aux côtés des « gilets jaunes », mais pas Marine Le Pen. Des Insoumis (gauche radicale) participaient aussi aux manifestations. Leur leader Jean-Luc Mélenchon a critiqué sur Twitter une « manipulation des chiffres de participation » et une « dramatisation » de la part du gouvernement.
A l’initiative de cette colère, des membres de la société civile se sont mobilisés contre la hausse du prix des carburants avant que les motifs de grief ne s’élargissent à une dénonciation plus globale de la politique du gouvernement en matière de taxation et à la baisse du pouvoir d’achat.
Au 1er janvier 2019, les taxes sur le gazole doivent augmenter de 6,5 centimes d’euro par litre et celles sur l’essence de 2,9 centimes. Le président Macron a encore perdu en novembre 4 points de popularité, au plus bas à 25%, selon un sondage Ifop publié dans l’hebdomadaire Le Journal du Dimanche.

Avec AFP
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