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34e vendredi : démonstration de force dans plus de 30 wilayas pour rejeter la présidentielle

Plusieurs centaines de milliers d'Algériens dans plus de 30 wilayas ont battu le pavé pour le 34e vendredi du Hirak. "Non à la présidentielle", "Gaid Salah dégage", "état civile et non militaire", les manifestants qui n'arrêtent pas d'inventer des slogans visent désormais le chef de l'état major Ahmed Gaid Salah.
© INTERLIGNES | Forte mobilisation à Alger pour le 2434e vendredi de mobilisation cons&cutif
© INTERLIGNES | Forte mobilisation à Alger lors du 34e vendredi du Hirak

Si les services de sécurité ont changé de méthode en interpellant les manifestants qui sortent tôt le matin, le Hirak s’est adapté en changeant aussi de stratégie. Désormais, les manifestants ne circulent pas avant l’heure du début de la manifestation.
A Alger, les premiers manifestants n’ont commencé à sortir dans les rues de la capitale que vers 13H. « Il n’est plus utile de sortir et être interpellé pour rien. On sort directement à l’heure prévue pour la manifestation, car les services de police, surtout en civil, ne peuvent pas interpeller quand c’est au milieu d’une foule » nous explique Amine, jeune manifestant qui habite à Messoniers au coeur de la capitale. « Le vendredi passé, la police m’a embarqué devant chez moi alors que je me dirigeais vers un café pour prendre le petit déjeuner. Il est presque interdit de circuler même devant chez soi » témoigne-t-il.
La marche a démarré comme chaque semaine après la prière du vendredi. Vers 14 heures, il ‘y avait pas grand monde. Mais quelques dizaines de minutes plus tard, une marée humaine de manifestants commençait à affluer sur la place Maurice Audin et la rue Didouche Mourad. « Les manifestants ne sortent de chez eux que vers 14 heures, raison pour laquelle ils arrivent un peu plus tard que d’habitude à au centre de la capitale » nous explique un manifestant.

Loi sur les hydrocarbures

La rue Hassiba Ben Bouali, le boulevard Che Guevara, la rue Didouche Mourad, et l’avenue Pasteur étaient bondées de monde. Les manifestants qui scandaient des slogans hostiles aux tenants du pouvoir n’arrêtaient pas de faire le tour dans les rues du centre ville.
L’avocat et défenseur des droits de l’homme Mustapha Bouchachi, nous déclare que « ce peuple n’acceptera pas une élection dans ces conditions et qu’un gouvernement et parlement illégitimes approuvent la loi sur les hydrocarbures, car cette dernière vise certainement à acheter le silence des puissances étagères sur ce qui se passe dans notre pays ». Bouchachi exige aussi « la libération de tous les détenus politiques et la l’ouverture du champs médiatique ».

Détenu(e)s politiques

Les manifestants ont scandé des slogans contre la nouvelle loi sur hydrocarbures et traitent les députés et les ministres qui veulent approuver cette loi de « traitres ». « Ntouma Baatouha w hna nharouha (vous avez vendu le pays et nous, nous allons le libérer) ». Les manifestants promettent par ailleurs, une grande mobilisation dimanche prochain devant le parlement pour « avorter cette loi de la honte qui vise à vendre le pays et acheter le silence des puissances étrangères ».

La mobilisation qui ne faiblit pas après huit mois de contestation consécutifs, poussera certainement les tenants du pouvoir à revoir leurs calculs. Les détenus politiques n’ont pas été oubliés cette fois-ci aussi. Un groupe de manifestants marche avec chacun, une pancarte à la main sur laquelle est mentionné un nom d’un manifestant emprisonné. Les portraits de Karim Tabou, Fodil Boumala et Bourgàa sont très présents durant la marche. Les familles de Karim Tabou et Samir Belarbi ont aussi marché.

Aucune arrestation

Les manifestants n’ont pas oublié de dénoncer la répression de la marche des étudiants le mardi passé. « Hadou Talaba machi Irhab » scandaient les manifestants qui promettent de sortir en masse aussi mardi prochain pour soutenir les étudiants.
En fin de journée, plusieurs dizaines de milliers de manifestants ont remonté la rue Didouche mourad avec l’énorme drapeau, qui porte les noms des 48 wilayas, et symbolise l’unité nationale. Les manifestants se sont dispersé dans le calme vers 18 heures. Il est important de signaler qu’à part l’agression d’un journaliste d’Echourouk, aucune interpellation ou incident n’a eu lieu.

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