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30e vendredi de la mobilisation : le « moral » des Algériens reste intact  

© INTERLIGNES | 30e vendredi de contestation à Alger

Les Algériens gardent toujours le moral intact. Ils sont aussi déterminés à faire échouer les plans du pouvoir en place qui tente de leur imposer son agenda politique. En effet, le 30e vendredi de la mobilisation populaire a donné une nouvelle réponse claire et sans appel aux tenants du régime qui foncent vers l’organisation d’une joute électorale, rejetée massivement.

 
 
Après une semaine de tapage médiatique officielle pour faire croire à l’opinion nationale et internationale que les Algériens sont demandeurs d’une présidentielle dans « les meilleurs délais », le mouvement populaire tranche. Une grande partie de ce corps électoral que le chef d’état-major de l’armée, Ahmed Gaïd Salah et le chef de l’Etat intérimaire, Abdelkader Bensalah, s’apprêtent à convoquer, dit son mot :
« Non aux élections organisées par la bande ». Des milliers, voire des millions de manifestants ont, effectivement, envahi, aujourd’hui, les rues et places des différentes villes du pays pour exprimer leur opposition à ce passage en force du régime en place.
De l’Est à l’Ouest, du Nord au Sud, la mobilisation des citoyens pour parachever leur révolution pacifique était la même. Une véritable réponse à la propagande officielle. Par plusieurs centaines de milliers, les manifestants ont tenu à exprimer, toujours pacifiquement, leur ras-le-bol des agissements des tenants du régime qui tentent par tous les moyens de recycler le système.

© INTERLIGNES | 30 vendredi de contestation à Alger

Ils s’en prennent violemment au chef d’état-major de l’ANP, Ahmed Gaïd Salah qui en a eu pour son grade, une nouvelle fois. « Makench intakhabat, wa Gaïd Salah dez m3ahoum » (Il n’y aura d’élection malgré toi Gaïd Salah), lancent les manifestants. Dans toutes les wilayas, les participants au Hirak qui dure depuis, bientôt, sept mois ont violemment chargé le premier responsable de l’institution militaire qui est, à leur yeux, « l’élément de blocage de la situation actuelle ».

Grand élan de solidarité avec Karim Tabbou

Cette mobilisation constitue un véritable défi au pouvoir qui recourt, comme à son habitude, à la répression, notamment à Alger. En effet, le dispositif répressif a été renforcé. Plusieurs centaines d’agents de police, en civil et en uniforme, ont été mobilisés, dès les premières heures de la matinée pour tenter de dissuader les manifestants de marcher. Ils procèdent même à des interpellations musclées de nombreux citoyens durant la matinée et sans aucune raison.
Le siège régional d’Alger du rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) a même été encerclé, pendant toute la matinée, par des policiers qui ont interpellé le député du parti, Mohamed Arezki Hamdous et plusieurs autres militants. Ils ont été conduits au commissariat d’Alger-Centre, avant d’être relâchés en début d’après-midi.

© INTERLIGNES | 30 vendredi de contestation à Alger. L’union fait la force

Mais cette présence policière n’a pas empêché la déferlante populaire. Des carrés de plusieurs centaines de personne ont commencé à affluer vers Alger-centre en empruntant les nombreux boulevards et rues de la capitale, pour former, vers 16h00 une marée humaine dans les rues d’Alger.
Outre les slogans habituel, les manifestants ont tenu à témoigner leur solidarité avec le porte-parole du parti UDS (non agréé), Karim Tabbou, arrêté mercredi dernier à son domicile et placé, jeudi, en détention pour « atteinte au moral des troupes ».
Crédit photo: INTERLIGNES Media

« Allah Akbar, Karim Tabbou », lancent-ils en réclamant sa libération immédiate. La famille du détenu politique et ses deux enfants mineurs ont été aussi au rendez-vous pour marcher avec les manifestants et poursuivre, comme l’affirme sa femme, « son combat pour une Algérie démocratique ».
Ses amis, avec qui il avait l’habitude du marcher chaque vendredi, en l’occurrence l’avocat Mustapha Bouchachi, l’activiste Samir Belarbi et le journaliste Foudil Boumala, étaient aussi au rendez-vous. Ils dénoncent eux aussi « l’arbitraire » dont ont été victimes Tabbou, Bouregaa et tous les détenus d’opinion.

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