22 février-22 novembre : Neuf mois de protestation et la même détermination
Le hirak ne désarme pas. Le mouvement populaire démontre qu’il a de l’endurance et un long souffle. Neuf mois, depuis son déclenchement pour faire barrage à la présidence à vie, la révolution populaire pacifique voit ses revendications évoluer, tout en maintenant la même détermination et le même engagement à faire échouer toutes les manœuvres du système en place.
En effet, malgré la mise en branle d’une stratégie diabolique par le régime en place en vue de le diviser, le mouvement populaire a su comment résister et maintenir, conséquemment, la pression.
La mobilisation enregistrée, aujourd’hui à l’occasion du 40e vendredi du Hirak qui coïncide avec la clôture du neuvième mois de la protestation qui avait commencé le 22 février dernier, confirme que rien n’arrête un peuple en pleine révolution.
Un peuple déterminé à enterrer un système désuet, mais qui tente à se maintenir à travers le processus électoral mis en marche. Comme à chaque vendredi, les manifestants ont envahi les rues et boulevards de la majorité des villes du pays, dont Alger, Annaba, Constantine, Sétif, Bordj Bou Arreridj, Béjaia, Bouira, Tizi Ouzou, Blida, Oran, Mostaganem, Tlemcen…
Carton rouge !
C’est pratiquement l’ensemble du
territoire national qui se met en marche contre l’entêtement du pouvoir en
place à imposer une présidentielle. Dans la capitale Alger, les manifestants
ont brandi carrément un carton rouge en face des tenants du régime qui
maintiennent leur logique de fuite en avant.
Portant le mot d’ordre de « Non! je ne vote pas contre mon pays», les cartons rouges ont orné les marches denses qui ont eu lieu dans toutes les rues d’Alger. Venants des quatre coins de la ville, les manifestants marchent sur plusieurs kilomètres pour rejoindre Alger-Centre et réitèrent leur détermination à faire barrage à cette élection « de la honte ».
«Selmou essulta li chaab (remettez le pouvoir au peule)», « Intikhabat nteyhouhoum, wa Gaïd Salah dez maâhoum (Nous ferons tombez ces élections, Gaïd Salah, faites ce que vous voulez)» et « Isqat el vote wajib watani (faire barrage à ce vote est un devoir national)», scandent les protestataire, qui reprennent aussi en chœur les slogans hostiles au commandement de l’armée et au chef d’état-major de l’ANP, Ahmed Gaïd Salah.
« Non au coup d’Etat contre la révolution populaire »
Ils enchainent aussi : « Daoula madania ole ola machi 3askaria », « Les généraux à la poubelle et l’Algérie recouvrira son indépendance », « Nous, les enfants d’Amirouche, nous ne ferons pas marche arrière » et « Non au coup d’Etat contre la révolution populaire ».
Les manifestants réclament également la libération des détenus politiques et d’opinion. Le Hirak connait, depuis mercredi dernier, une nouvelle forme de contestation : les marches nocturnes.
Des centaines de personnes envahissent, chaque soir, les rues d’Alger et d’autres villes pour exiger l’arrêt de ce processus électoral qui vise à maintenir le système en place. Face à cette nouvelle forme de protestation pacifique, les autorités ont eu recours à des arrestations massives et sans ménagement des manifestants, dont une grande partie a été présentée devant la Justice. Cette dernière, notamment à Alger, n’a pas hésité à placer en détention certains manifestants.
À Tizi Ouzou, les citoyens votent sur les détenus d’opinion !
Alors que tous les bureaux de vote sont fermés à Tizi Ouzou, les citoyens de la commune de Bouzeguène ont improvisé un vote populaire d’un autre genre. Les citoyens votent sur les détenus d’opinion.
« Nous n’avons rien à voir avec la mascarade électoral » nous confie Ferhat, un des participants. « Nos héros et nos représentants sont les détenus d’opinion incarcérés injustement depuis des mois ». Les citoyens de la commune de Bouzeguene dans la wilaya de Tizi Ouzou ont organisé ce matin 12 décembre un vote populaire devant le siège de l’Assemblée Populaire Communal (APC).
Après s’être débarrassés des boites de vote officielles, une boite de vote d’un autre genre est plantée devant le siège de l’APC. « Les citoyens doivent choisir le nom d’un détenus d’opinion à mettre dans l’urne » nous raconte Ferhat qui précise que « c’est une manière symbolique de rendre hommage aux détenus qui croupissent dans les geôles du pouvoir ».
Pour rappel, aucun candidat n’a organisé un meeting en Kabylie, après avoir chassé Ali Benflis de Bouira.
Aujourd’hui 12 décembre, c’est le jour J de l’élection présidentielle imposée par le gouvernement et le commandement militaire malgré le rejet de la rue. Hier 11 décembre, les Algériens sont sortis dans plusieurs wilayas pour rejeter ce scrutin qualifié de « honte ». Entre les pro élections et les opposants au vote, la journée s’annonce très tendue.
Imposante manifestation à Jijel contre les élections.
12H00
Alger : La manifestation contre les élections prend de l’ampleur. Les manifestants rejettent en bloc le scrutin. Les forces anti émeute se retrouvent acculés par le nombre croissant des protestataires.
11H57
Les arrestations de manifestants se poursuivent à Alger-centre. « Plusieurs arrestations sans précédent actuellement à Alger. Les personnes arrêtées hier à Alger sont transférées vers les commissariats de Ben Aknoun, Draria et autres », aler le Comité national pour la libération des détenus (CNLD).
11H54
Tsunami humain à Alger contre l’élection présidentielle. « Il n’y aura pas de vote avec la bande, et on ne fera pas marche arrière », scandent les dizaines de milliers de manifestants à Alger.
11H52
Manifestation grandiose à Skikda contre l’élection présidentielle. « makanch intikhabat m3a l’issabat », scandent à gorges déployées les protestataires.
11H50
Des dizaines de milliers de manifestants dans le centre de la Capitale pour protester contre l’élection présidentielle. « ô bande on a dit u’il n’y aura pas de vote », scandent comme un seul homme les protestataires.
11H45
ANIE: le taux de participation a atteint ce jeudi matin 11,63% à Lyon, Emirat (14%) et Tunis (15,81%).
11H44
90% des bureaux de vote sont ouverts, selon l’ANIE. 5% d bureaux ont connu des perturbations. Mohamed Charfi président de l’ANIE parle d’une « participation respectable » dans la plupart des villes. Dans certains bureaux, « l’affluence nous rappelle celles de la présidentielle 1995 », a-t-il indiqué.
11H40
Les membres de l’ANIE chassés par des citoyens à Tizi Ouzou.
11H25
Les manifestations anti-élection de plus en plus importantes dans plusieurs wilayas.
11H13
Un climat très tendu à Alger. Plusieurs interpellations ont été opérées dans le centre de la Capitale. Les CRS n’épargnent désormais personne. Selon notre journaliste sur place, un policier en civil a également été agressé par les forces de l’ordre.
10H50
Certains médias poursuivent leur opération de manipulation médiatique. La chaine El Bilad rapporte que le Président déchu, Abdelaziz Bouteflika, a voté par procuration et diffuse une photo de sa carte de vote sur laquelle l’on voit clairement la date d’inscription (12 janvier 2017).
10H47
Imposante marche à la rue Didouche Mourad. Les manifestants réitèrent leur rejet de la « mascarade électorale »
10H45
Des citoyens de la commune de Bouzeguène, à l’est de Tizi Ouzou occupe la mairie sous un rythme musical en signe de rejet de l’élection présidentielle.
10H40
Tout en rejetant l’élection présidentielle, des citoyens dans la ville de Tizi Ouzou ont préféré voter pour les détenus d’opinion.
10H30
A Bordj Bou Arreridj, les bureaux de vote sont fermés.
10H10
La situation est très tendue à Alger centre. Les forces de l’ordre fortement déployés sur les lieux ont réprimé une manifestation anti-élection.
10H00
violents affrontements à Haizer (Béjaia) et aux abords de la route de la RN 5, rapportent des témoins sur place.
09H57
Biskra : une centaine de personnes manifestent contre l’élection présidentielle. Les protestataires scandent des slogans hostiles aux tenants du pouvoir.
09H40
La chaine El Bilad utilise la même séquence vidéo pour illustrer le vote dans deux wilaya. Le vice président de la Ligue Algérienne des Droits de L’homme (LADDH) dénonce « la manipulation médiatique’.
09H35 À Constantine, plusieurs manifestations dans le centre de la ville pour dire Non à la présidentielle.
09H30 À Beb Ezzouar, au centre Jorf 3, une quarantaine de personnes ont déjà voté selon un de nos journalistes.
09H25 À Bouira, aucun centre de vote n’est ouvert au niveau des trois dairas Mchedallah, Haizer et Bechloul. Aucun centre n’est ouvert aussi à la commune d’Ath Laaziz. Urnes saccagées à Thameiur et Ras Bouira. Routes coupées et circulation bloquée par les forces de l’ordre à Haizer.
09H00 En Kabylie, la majorité des bureaux de vote sont fermés et les boites de vote détruites par les manifestants qui ont pris d’assaut les centre de vote. Les dispositifs sécuritaires n’ont pas pu résister longtemps pour empêcher les manifestants. Quelques échauffées dans quelques localités à Bouira et Béjaia.
À Tizi Ouzou, les centres de vote dans plusieurs localités n’ont même pas été ouverts.
À Alger, c’est le calme précaire. Le centre de la capital est envahi par un impressionnant dispositif policier. Les bureaux de vote sont sous très haute surveillance. Quelques citoyens ont voté dans quelques bureaux.
Des centaines de personnes sont descendues, ce soir, dans les rues à Alger pour exprimer leur rejet de la présidentielle. A la rue Didouche Mourad, une foule importante rassemblée sur la voix au niveau des arrêts de bus de Meissonier scande les slogans du Hirak « Pouvoir Assassin« , « les généraux à la poubelle w el Djazayer tedi l’istiqlal » (les généraux à la poubelle, l’Algérie obtiendra son son indépendance) , « makach lvot ya s’hab el kaskrot » (il ne y’aura pas de vote, vendus) .
La manifestation se déroule sous les regards des services de sécurité qui quadrillent les lieux, sans qu’il n’y ait de violence. Décidés à rester pacifistes, les manifestants évacuent peu à peu les lieux, dans le calme, suite aux renforts de policiers qui continuent d’affluer sur les lieux.services de sécurités qui quadrillent les lieux. Les manifestations ne sont pas prêtes de s’arrêter de sous peu à Alger.
Il convient de rappeler que d’autres manifestations nocturnes se déroulent dans d’autres régions d’Algérie.